mercredi 30 mars 2016

Krol le fou

En librairie aujourd'hui
Mouche, l'école des loisirs
illustré par Aurore Callias



L’histoire :
Edgar aime s’asseoir sur un banc après l’école et scruter l’océan.
Là, au moins, il est tranquille.
Un jour, un oiseau se pose près de lui et se met à lui parler.
Ce n’est pas n’importe qui : c’est Krol, un fou 
de Bassan.
Krol aussi aime le calme, et rester à l’écart de son clan. 
Or il a un service très important et très spécial 
à demander à Edgar.
Mais rendre service à un fou, est-ce bien raisonnable ?






Comment l’histoire est née :
C’est lors d’un voyage en Écosse en juin 2014, que je suis tombée en amour 
avec la petite ville de North Berwick et le rocher de Bass Rock.




J’ai découvert le rocher au moment la période de reproduction des fous de Bassan, 
il était couvert d’oiseaux. C’était extraordinaire, très hitchcockien... 
et en même temps, ancré dans un lieu quotidien, une petite ville écossaise assez banale.
Pour les habitants, la présence des oiseaux sur le rocher était aussi familière 
que nos mouettes marseillaises...

Ici et , quelques images stupéfiantes de plongeons de fous de Bassan...
En observant ces oiseaux qui se jetaient dans l’eau, 
mon cerveau s’est aussitôt mis à infuser !



L’école primaire de North Berwick était face à la mer et au rocher :



Et en me promenant sur la jetée au-dessus du petit port, il y avait ce banc :


J’ai pensé : 
"Si j’allais à l’école ici, je passerais mes après-midis sur le banc, 
à rêver aux fous de Bassan. Comme Edgar, je donnerais mon oreille gauche 
pour plonger avec eux..."


Juste devant le petit musée de la mer, veillait cette sculpture :


Un vrai scrutateur, isn’t it ?

Bref, j’avais tous les ingrédients : le lieu, les personnages.
Krol a fondu à 100km/h dans ma tête. Edgar a déboulé tout aussi vite.
L’intrigue était déjà là, en filigrane, 
il suffisait de l’attraper avec mon filet à papillons.

J’ai songé à la nouvelle d’Italo Calvino, La journée d’une scrutateur.

Je me suis souvenue, lorsqu’enfant, ma mère m’avait emmenée voir 
Jonathan Livingstone le goëland adapté du superbe roman de Richard Bach 
(je pense que j’ai usé la B.O. chantée par Neil Diamond 
jusqu’à épuisement sur mon walkman Sony...)
Et puis, qui ne s’est pas senti un jour comme un oiseau banni de son clan...?

© photo de Alan D. Wilson

Très vite s’est dessinée l’histoire d’un petit garçon un peu en marge, 
car, contrairement aux autres, champions au royaume de la vitesse et du zapping, 
Edgar est lent. Ou plutôt : il prend son temps. C’est un vrai scrutateur.




Mon idée était d’inverser les rôles : c’est le fou qui apprivoise l’enfant et non l’inverse...
J’ai eu une véritable jubilation à me glisser dans la peau de Krol, à virevolter et plonger 
avec lui, mais aussi à scruter sur le banc avec Edgar...
Et quand j’ai découvert les premières illustrations d’Aurore Callias
pleines d’énergie, de tendresse et d’humour, j’ai virevolté encore plus...
Merci à Hélène Millot pour cette chouette alchimie !







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